Indifférent

Un poème écrit il y a plus de 20 ans, mais qui trouve aujourd’hui sa résonance et sa justification dans les deux séries de photographies: « Sans Domicile Fixe » et « Voices of the Street ».

 

A genoux sur le sol, tête et cœur courbés,
Au creux de ses épaules et paupières fermées.

(Ne pas voir)

« Pour manger et survivre », silencieuse main tendue
Au flot indifférent des badauds de la rue.

(Ni entendre)

Têtes et cœurs blasés absorbés par leur vie,
D’importantes journées de mépris et d’ennui.

(Oublier)

J’ai honte d’observer leurs courses égoïstes
Leurs regards détournés et leurs mains qui résistent

A se tendre

Et sourire et aider et d’un simple repas
Rendre sa dignité à l’homme étendu là
A leurs pieds.

Et même si comme eux, je me sens impuissant
J’ai peur de devenir comme eux en vieillissant
Insensible et pressé de fuir plus avant
Me perdre dans la foule des indifférents…